Le sourire d'Ornait l'irlandais

Publié le par Hala Laamarti

Il avait un charme fou, Ornait, l’irlandais. Il avait de l’humour, et des fossettes qui vont avec. Il parlait de football, pour faire la fête, pour se détacher des sujets sérieux. Mais en fait, il avait peur. Le football, c’était sa seule attache. C’est pour cela, à deux reprises dans la soirée, l’une après une discussion sur la religion, et l’autre après une discussion sur la politique, il a trinqué au football. Il a ses idées, il est convaincu et il les aime. Mais il avait peur que ses amis ne trinquent pas pour ses idées, ou qu’ils le fassent de mauvais gré. Il ne pouvait pas dire « to protestantisme » ou bien « to socialism ». Il ne pouvait que dire « to football », et sourire, et rayonner avec ses fossettes.

Ornait  était avec sa copine, et moi j étais avec Ayman, mon compagnon de voyage, mais dès qu’il a souri, j’ai voulu Ornait. J’ai voulu le prendre dans mes bras et lui dire, tu peux être différent, et tu peux aimer le football. J’aimerai que mon grain de femme libre prenne le dessus, et que je puisse un jour, faire l’amour avec Meike, arracher Ornait des bras de sa copine, envoyer balader Ayman, faire le tour de l’Amérique du sud en solo, montrer mes seins à la place de la Victoire, et être méprisée par Oussama, mais être libre. Non pas de la pression des étrangers, de la société, parce qu’en fin de compte, ils s’en foutent, mais de celle des amis, ceux qui prétendent aimer, et étouffent dans le processus.

Je veux avoir mon idée de livre. En fait, j’ai plusieurs idées de livres, mais il faut que je m’arrête sur une idée, en faire une œuvre d’art. Une œuvre magnifique, non pas comme un château médiéval bâti du haut d’une colline fleurie, mais une œuvre tordue, blessante, qui fasse mal à mes amis, à mes parents, à Oussama, mais qui dégage le poids de ma poitrine. Elle est assez lourde par la chair.   

Publié dans Essai

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J
<br /> Bonjour madame Hala,<br /> <br /> Je m'arrête un temps sur cet article saisissant. Je comprends mieux d'où vient ta passion de l'écriture, elle est libératrice en somme. Là je m'y retrouve d'une certaine façon, et même si sur mon<br /> blog je ne traite que rarement de sujets épineux, mon esprit polémique se détache de temps en temps pour réagir. <br /> <br /> J'espère que tu trouveras au fil de l'écriture de ce blog une assurance encore inexploitée, pour te porter à l'écriture d'un bouquin. Je ne doute pas que tu y parviennes! L'expression artistique se<br /> veut complètement personnelle, il est évident que tu as une fibre artistique sans concession. Cet article est plein de sensibilité... Que la passion fasse le reste.<br /> <br /> Jolies Jambes. <br /> <br /> <br />
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H
<br /> Je m'arrête sur ce commentaire, parce que, Jolies Jambes, j'en suis épatée. C'est mon article favori, je l'avais écrit avant même la création du blog. Par conséquent, autant d'approbation et de<br /> compliments de ta part me vont droit au coeur. Ce commentaire vient d'emplir cette assurance dont j'ai besoin, comme tu l'as si intelligemment déduit. Sur ce je te dis, mille fois merci, en<br /> espérant pouvoir continuer à te surprendre :)<br /> <br /> <br />